Malgré l'interdiction d'Orban : record pour la parade - des sanctions sévères sont maintenant menacées

De Gregor Mayer

Budapest (Hongrie) - À la grande Pride-Parade à Budapest avec un record de près de 200 000 participants, pourraient suivre des amendes records selon les craintes des politiciens de l'opposition.

Des participants de la marche des fiertés à proximité d'un panneau d'"interdiction" sur lequel on aperçoit le premier ministre hongrois Viktor Orban (62).
Des participants de la marche des fiertés à proximité d'un panneau d'"interdiction" sur lequel on aperçoit le premier ministre hongrois Viktor Orban (62).  © Rudolf Karancsi/AP/dpa

De nombreux véhicules de police équipés de caméras étaient en service samedi, et un logiciel de reconnaissance faciale a été utilisé, a écrit le député indépendant Akos Hadhazy (51 ans) sur sa page Facebook. "Les prochains jours montreront ce que les caméras sont capables de faire."

En fait, la police contrôlée par le Premier ministre Viktor Orban avait interdit cette année la Pride, qui comme d'autres défilés dans le monde, défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et queer ( LGBTQ ).

L'autorité s'est référée aux nouvelles bases légales créées par le populiste de droite Orban.

Selon celles-ci, les rassemblements qui rendent visibles des modes de vie et de comportement non hétérosexuels peuvent désormais être interdits.

Lors du défilé de samedi, la police n'est pas intervenue. Mais la loi révisée prévoit que les participants à un rassemblement déclaré "illégal" peuvent être condamnés à des amendes d'environ 500 euros. La loi permet également l'utilisation de logiciels de reconnaissance faciale pour identifier les participants.

Les organisateurs d'une « réunion illégale » risquent des peines de prison

Des milliers de participants à la marche des fiertés traversent samedi le pont Élisabeth à Budapest.
Des milliers de participants à la marche des fiertés traversent samedi le pont Élisabeth à Budapest.  © Rudolf Karancsi/AP/dpa

Contre les amendes, les personnes concernées peuvent certes faire appel devant un tribunal. Mais en cas de violations présumées de la loi sur les rassemblements, elles sont exigées immédiatement après leur imposition par l'administration fiscale.

Les organisateurs d'une "rassemblement illégal" risquent également des peines de prison allant jusqu'à un an. Pour la Pride de cette année, le maire libéral de Budapest, Gergely Karacsony, s'est porté volontaire en tant qu'organisateur principal.

Le député Hadhazy, qui a lui-même organisé à plusieurs reprises des manifestations contre le gouvernement, a souligné dans son message sur Facebook les conséquences possibles de la loi répressive sur les rassemblements.

Il n'y a qu'une seule Pride par an, a-t-il écrit, mais des vagues de protestation plus durables, déclenchées par exemple par une fraude électorale, pourraient être efficacement réprimées par l'imposition permanente d'amendes élevées.

Des conséquences menacent les participantes et les participants. On a tout de même applaudi.
Des conséquences menacent les participantes et les participants. On a tout de même applaudi.  © Rudolf Karancsi/AP/dpa

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