USA/Allemagne - En s'impliquant ouvertement dans la campagne électorale allemande , le multimilliardaire Elon Musk (53 ans) exerce une pression considérable sur les politiques. Désormais, le patron de Tesla prévoit même un livestream avec la chef de l'AfD Alice Weidel (45).

Jeudi à 19h, Weidel et Musk se rencontreront dans le cadre d'un livestream sur la plateforme X. La conversation devrait avoir lieu dans un "X-Space", un format de conversation en direct.

Pendant ce temps, la pression sur la Commission européenne ne cesse de croître. En effet, selon certains parlementaires européens, de plus en plus inquiets des incursions non dissimulées d'Elon Musk dans la politique européenne, l'exécutif bruxellois est tout simplement trop lent.

Damian Boeselager (36 ans), eurodéputé et cofondateur du parti paneuropéen Volt , a écrit à la Commission pour lui demander d'enquêter sur l'ingérence de Musk dans les élections européennes.

Dans un entretien avec le Guardian, il a déclaré que l'algorithme X avait été reconfiguré afin de promouvoir les tweets de Musk de manière ciblée. Mais selon lui, cela n'est pas compatible avec la loi européenne sur les services numériques (DSA), qui vise à empêcher les activités en ligne nuisibles et la diffusion de la désinformation.

"Je ne comprends pas pourquoi les gens pensent que la liberté d'expression n'est pas affectée par la concentration du pouvoir d'expression entre les mains de quelques-uns. Pour moi, cela a des tendances illibérales et autocratiques lorsqu'une voix est tellement plus puissante que toutes les autres", a déclaré Boeselager.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (41 ans), augmente également la pression sur la Commission pour qu'elle applique plus fermement la législation européenne en vigueur. "Soit la Commission européenne applique avec la plus grande clarté les lois qui existent pour protéger notre espace unique, soit elle ne le fait pas", a-t-il déclaré au Guardian.

Arba Kokalari (38 ans), une législatrice suédoise qui a participé à l'élaboration de la DSA, a déclaré que la Commission était "très lente ou trop lente" à enquêter sur les plateformes de médias sociaux , y compris X. Elle a ajouté qu'elle n'avait pas le temps de s'occuper de ces questions.

Christel Schaldemose, 57 ans, vice-présidente socialiste du Parlement européen, a déclaré que la Commission devait "renforcer" l'application de la DSA et "faire les choses plus rapidement" et "de manière plus proactive" afin de s'assurer que les plateformes en fassent assez pour se protéger contre un "risque systémique pour la démocratie".

Les entreprises qui enfreignent la DSA peuvent se voir infliger une amende allant jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial ou se voir interdire de faire des affaires dans l'UE.

En réaction à la pression croissante, la Commission européenne a entre-temps annoncé qu'elle allait "analyser attentivement" la conversation entre Weidel et Musk.